Le temple Neak Pean, qui signifie "Les serpents enroulés", fut construit au XIIe siècle par Jayavarman VII. Ce temple occupait le centre du baray du Preah Khan (Jayatatâka) aujourd'hui asséché à l'instar des Mébons des barays oriental et occidental. Les travaux de G. Coedes, L. Finot et V. Goloubew ont démontré que l''ensemble représentait symboliquement l'Anavatapta : le lac sacré et mythique de l'Himalaya vénéré en Inde pour les vertus curatives de ses eaux et qui donnait naissance aux quatre grand fleuves de la terre par quatre gargouilles scuptées situées aux quatre points cardinaux. Le chinois Tcheou Ta-Kouan (Zhou Daguan) en fait mention : "Le lac septentrional dont l'eau est éclairée par la lumière de la tour d'or". Il évoque aussi le lion d'or, le Bouddha d'or, l'éléphant, le bœuf et le cheval de bronze. Le Neak Pean est constitué d'un grand bassin central de 70 m de côté auquel sont accollé quatre bassins plus petits de 25 m de côté. Chaque petit bassin est relié au grand par une niche ou chapelle dont les " gargouilles " font référence à la légende du lac Anavatapta : un lion au Sud, un cheval à l'Ouest, un éléphant au Nord et une tête d'hommeà l'Est se substituant au taureau du lac mythique. Au centre du bassin émerge une l'île circulaire de 14 m de diamètre surmontée d'une tour. La base de l^'île entourée de deux serpents dont la tête émerge côté est et la queue côté ouest. Cet entrelacement de serpents est à l'origine du nom du temple. La tour du sanctuaire central de plan cruciforme s'ouvrait à l'origine sur quatre portes. Trois ont été murées par de magnifiques représentations de Lokeçvava. Dans le bassin central, faisant face aux têtes des nagâs, on peut admirer une superbe statue de Balâha, le cheval volant portant accrochés à ses flancs le marchand Simhala et ses compagnons qui,selon la légense, échappent ainsi à l'appétit des ogresses de l'île des râksasîs (Sri Lanka). |