1 2


Six heures du matin. Le son du gong des 32 temples de la ville résonne sourdement. Nus pieds, vêtus de leurs robes safran, les moines franchissent l'enceinte du Vat. En file indienne, par ordre décroissant d'âge, du Vénérable au jeune novice, ils vont recueillir leur nourriture quotidienne. La population, des femmes surtout, attend leur passage. Elles ont disposé devant leur maison, une natte sur laquelle elles s'agenouillent, et dans chaque bol à aumônes qui s'ouvre devant elles, distribuent une petite poignée de riz gluant. Perpétuant le rite d'humilité transmis par Bouddha, les moines acceptent silencieux cette obole. À Luang Prabang, plus que n'importe où ailleurs au Laos, cette quête matinale se déroule dans une atmosphère particulière, sacrée. Loin de l'agitation du monde, les rues de l'ancienne citée royale appartiennent à cet ondulent serpent orange.



1 2