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Un passé millénaire. Sous la domination chinoise, vers le milieu du Ve siècle après JC, il y avait un petit bourg appelé Tông Binh sur l'emplacement de l'actuelle Ha Noi. En 545, lors d'un soulèvement contre l'occupation chinoise, Ly Bôn y fit bâtir une citadelle en bois pour faire face à l'ennemi. Durant cette période, il fit également construire la première pagode qu'il nomma Kai Quôc' (fondation de la patrie). Au XVIIe siècle, cette pagode fut transférée sur l'île du Poisson d'Or sur le lac de l'Ouest et fut rebaptisée Trân' Quôc' (défense de la patrie). Après une nouvelle occupation chinoise, Tông Binh fut choisi comme capitale administrative du Giao Chi. Les chinois bâtirent une citadelle en dur dont la périphérie avoisinait les 6 km et la nommèrent La Thanh. Au IXe siècle la citadelle fut agrandie et rebaptisée Dai La. La dynastie éphémère des Lé antérieurs (980-1009) était établie à Hoa Lu (près de l'actuelle Ninh Binhà 120 km au Sud de Ha Noi). Le dernier roi, décadent, mourut en 1009 sans successeur en âge de régner. La cour porta au pouvoir le haut dignitaire Ly Cong Uan qui fonda la longue et brillante dynastie des Ly (1010-1225) et régna sous le nom de Ly Thai To. En 1010 Ly Thai To transféra la capitale de Hoa Lu à Dai La. D'après la légende, quand le bateau du roi Ly Thai' Tô s'approcha de la citadelle, il aurait vu un dragon qui s'envolait du lieu. Il baptisa alors sa nouvelle capitale Thang Long, ''le dragon prenant son essor''. Par la suite Thang Long connut encore plusieurs appellations différentes. Vers la fin du XIVe siècle, face à une nouvelle invasion chinoise, la dynastie des usurpateurs Hô voulu fonder une autre capitale dans la province de Thanh Hoa', dont le terrain accidenté offrait moins de prise aux envahisseurs. Le pays eut pour un certain temps deux capitales. Thang Long fut alors appelé Dông Dô(capitale de l'Est), par opposition à la nouvelle capitale Tây Dô ( capitale de l'Ouest). Malgré la brièveté de la dynastie des Hô, le nom de Dông Dô coexista longtemps avec celui de Thang Long. Au cours des siècles suivants, on l'appelait également Dông Kinh, car les mots Dô et Kinh signifient aussi capitale. Plus tard aux XVIIe et XVIIIe siècle, les commerçants européens prononçaient le mot Dông Kinh "Tunquin ou Tonquin", cette appellation servit alors à désigner tout le nord du Vietnam pendant la période coloniale. Les vestiges anciens C'est à la dynastie des Ly (1010 - 1225) que l'on doit la construction
de nombreux temples et pagodes encore visibles aujourd'hui. Parmi les
plus beaux, on pourra ne citer que Van Mieu (Temple de la Littérature),
la Pagode de Kim Lien, le temple Hai Ba Tru'ng (temple des
deux surs Trung) la pagode Lang' et la Pagode Mot Cot
(au Pilier Unique). Ce fut également une période très florissante d'un
point de vue littéraire. L'influence bouddhique y est prépondérante. Une histoire mouvementée Thang Long connut de multiples destructions dues aux incendies et aux saccages perpertrés par les envahisseurs. Au XIIIe siècle la ville fut saccagée à trois reprise par les Yuan (Mongols), au XIVe siècle, elle fut pillée deux fois par les Cham de Che Bong Nga puis occupée par les troupes des Minh . Enfin, au XVIIIe siècle, elle fut prise par les Qing. Thang Long resta capitale jusqu'à ce que Gia Long, fondateur de la dynastie des Nguyen , décidât, en 1802, d'établir sa capitale impériale à Hué. Malgré cela, Gia Long entreprit de restaurer et d'embellir la ville de Thang Long en particulier la citadelle et les palais grandement endommagés lors de la révolte des Tay Son. En 1831, par un décret royal l'empereur Minh Mang ordonna de changer le nom de Thang Long en Ha Nôi (la ville au bord des cours d'eau), car le mot Long (dragon) symbole de la royauté n'était plus compatible avec une simple ville de province. Tu Duc (1829-1883), trouva que l'ancienne capitale brillait par trop d'arrogance, il fit démolir une partie des palais des Lê et déménagea à Huê' leur précieux mobilier ainsi que les boiseries pour mieux embellir sa cité. Pendant la colonisation française, la ville fut transformée. La citadelle à la Vauban fut rasée pour faire place à des constructions administratives françaises, de même, au sud du lac Hoan Kiêm', des quartiers furent rasés pour laisser place à de grandes avenues bordées de villas au style rapellant celui des stations balnéaires françaises de la fin du siècle dernier. Lors des guerres contre les Français et les Américains, Hanoi souffrit beaucoup des bombardements. Malgré tout, le centre de la ville fut préservé. |