La cité impériale renferme la Cité Interdite et la Cité Pourpre Interdite. Cette dernière est réservée uniquement à la famille royale et aux concubines royales. Seuls les eunuques peuvent entrer et sortir. Cette tradition originaire de Mésopotamie fut transportée par la route de la soie jusqu'au Vietnam. La cité interdite de Huê est la seule cité royale qui subsiste encore de nos jours : celles de Co Loa, Hoa Lu', Thang Long et Tây Dô furent toutes détruites par de nombreuses guerres menées par l'Empire de Milieu dans sa conquête du Vietnam.
Les Nguyên construisirent près de 100 édifices dans la cité pour leurs bien-être, malheureusement les deux dernières guerres, contre la France et les États-Unis, ont presque totalement rasé la cité.
En 1885 l'empereur Ham Nghi refusa le traité de protectorat imposé par la France. Il prépara un soulèvement contre les forces coloniales, mais il échoua et dut s'enfuir dans la jungle pour préparer la guérilla.
Les représailles furent extrêmement violentes. Les Français voulurent frapper au coeur du pourvoir royal. La cité impériale fut d'abord pilonnée mettant en fuite tous ceux qui l'habitaient. Les trésors impériaux ainsi que les mobiliers furent dérobés. Un eunuque de la cité raconta plus tard que les Français pillèrent tout sur leur passage jusqu'au dernier objet tel que les moustiquaire et les cure-dents. Après avoir complètement vidé la cité, les Français mirent le feu aux palais. Les attendants royaux, les temples, les appartement des concubines. La fameuse bibliothèque royale a connu le même sort que celle d'Alexandrie (brûlée par César) Ainsi partirent en fumée les manuscrits , les annales et les oeuvres littéraires. Cependant les Français épargnèrent les plus beaux palais qui font l'axe principal de la cité.

En 1968, les communistes du Nord lancèrent une attaque contre le Sud pour le libérer de l'emprise des États-Unis. Ce fut, pendant trois semaines, des combats acharnés pour prendre contrôle de ce lieu symbolique. Les plus beaux édifices alors épargnés par les Français s'écroulèrent sous les bombardement américains : le palais des audiences, les appartements du roi , de la reine, le palais de Khai Dinh et beaucoup d'autres furent anéantis.

Les deux dernières guerres ont détruit près des trois quarts des édifices de la cité. Un programme de restauration et de reconstruction totale de la ville a été entrepris par le gouvernement vietnamien. Aujourd'hui, Huê' est inscrite par l'Unesco au patrimoine de l'humanité. Mais l'argent manque; ni les subventions de l'état ni les recettes des billets d'entrée ne suffisent à financer les travaux de restauration. Des aides extérieures sont attendues. Des sociétés privées comme Toyota ont déjà ajouté leur dons à ceux de l'Unesco. Le montant total des travaux est estimé à 25 millions de US $ par les spécialistes de l'Unesco. Une des difficulté majeure de cette restauration vient de la perte des plans de la cité interdite lors de la tourmente des guerres. Il y a très peu d'information sur la partie interdite, rasée à 90% (quasiment pas de photos). Il faudra faire appel aux archives françaises. Des années et des années d'effort et beaucoup d'argent seront nécessaire avant Huê ne retrouve sa splendeur passée.


Maquette de la Cité Interdite.