Les Mac usurpèrent le pouvoir en 1527, cependant les Trinh
et les Nguyên, unis par le marriage, s'allièrent contre
les Mac pour rétablir l'autorité légitime des
Lê. Ils y parvinrent en 1592 mais les Lê n'avaient
qu'un pouvoir nominal sans réelle autorité.
Le pouvoir des Nguyên augmenta rapidement. A la fin du XVIème
siècle, ils contrôlaient un véritable royaume au Sud du
Tonkin. Cette nouvelle puissance engendra l'hostilité des Trinh
qui affrontèrent les Nguyên au cours du XVIIème
et du XVIIIème siècles. Les Nguyên avaient
annexé ce qui subsistait du royaume Champa et imposèrent un
protectorat au Cambodge.
Le pouvoir tyranique des seigneurs Nguyên provoquèrent,
en 1771, la révolte dite des Tây Son, du nom du village
de la région de Qui Nho'n d'où étaient originaires les
trois frères qui prirent la tête du mouvement. Ces trois
frères: Nguyên Nhac, Nguyên Lu et Nguyên
Huê que l'on appelait les Tây Son étaient issus
d'une famille marchande. Cette révolte s'étendit rapidement
au Nord où les Trinh étaient aussi tyranniques que les
Nguyên au Sud. En treize ans, les Tây Son renversèrent
les Nguyên puis les Trinh et restituèrent le pouvoir
légitime aux Lê.
Le prince Nguyên Anh (futur Gia Long), seul survivant
de la famille Nguyên, sollicita l'aide du Siam (Auparavant les
Nguyên avaient pactisé avec le général siamois
Chakri en campagne au Cambodge. Chakri, retourna à Bangkok
pour profiter d'une crise dynastique et s'emparer du pouvoir royal). Le Siam
arma 300 navires et envoya 50 000 hommes à l'assault du delta du Mékong.
Nguyen Hue attira la flotte siamoise dans un embuscade sur la rivière
de My Tho et mit en fuite les attaquants, le 25 janvier 1785. Nguyên
Anh dut se replier sur Bangkok et demanda alors l'aide de la France.
Bao Dai:
Dès sa plus jeune enfance, il fut envoyé en France dans des familles bourgeoises pour être éduqué dans les valeurs de la République afin d'en faire un empereur fidèle à la France. Après 6 années de régence, il fut intronisé à sa majorité en 1932 et abdiqua en 1945. Il fut réinstallé sur le trône par les Français de 1949 à 1955 date à laquelle il fut déposé par son premier ministre Diêm . Toute sa vie, il fut manipulé par les ceux qui voulaient avoir une emprise sur le pays.
Entre temps les Lê au Nord, se rebellèrent
contre les Tây Son et demandèrent le soutien de la Chine
où régnait la dynastie des Qing. L'empereur de Chine
ne laissa pas passer l'aubaine de reprendre le contrôle de ses anciennes
possessions et envoya 200 000 hommes de troupe envahir le Tonkin. Nguyen
Huê, de son côté, se proclama empereur en 1788
sous le nom de Quang Trung et se mit en marche vers Thang Long pour
affronter et finalement écraser l'armée chinoise.
La dynastie des Tây Son fut extrêmement éphémère
et ne résista pas aux dissentions entre les frères ni surtout
à la mort de Quang Trung (Nguyên Huê) en
1792.
Nguyên Anh profita de cette faiblesse et avec l'aide de l'évèque
français Pigneau de Bréhaine, réussit à
prendre le contrôle de l'ensemble du pays qu'il unifia. Il se proclama
empereur sous le nom de Gia Long et baptisa son pays "Viet Nam".
Gia Long fonda la puissante dynastie des Nguyên. Il resta
loyal avec les Français. Ses successeurs, aveuglés dans
un monde confucéen et conservateur ne surent pas s'adapter aux évolutions
du monde extérieur et ne purent préserver l'indépendance
du Viet Nam qui se trouva alors condamné, à terme, à
la colonisation.
Sous la rivalité Anglais et Français, ce dernier rêve
de bâtir un empire colonial en Asie, avec l'aide des Espagnols venant
des Philippines, la France attaqua Huê mais elle échoua, les
Espagnols préfèrent abandonner, mais la France persiste et s'empare
finalement le delta du Mékong.
A la mort de Tu Duc qui décéda en 1883 sans laisser d'héritier
légitime, une crise de succession déstabilisa la monarchie.
De 1883 à 1884 quatre empeureurs se ont succédés l'un
après l'autre. La France sous la présidence de Jules Ferry,
débloqua les fonds de guerre et profita pour mettre la pression. Huê,
Ha Nôi, Da Nang et les grandes villes du Vietnam furent attaquées.
Débordé par tous ces attaques, Kiên Phuc dut signer
un traité de protectorat imposer par la France (le traité Harmant,
25 août 1883 sur le protectorat du Tonkin, le traité Patenôtre,
6 juin 1884 sur le Tonkin et l'Annam qui établit pour 60 ans) Les Français
se rendre ainsi maître de l'ensemble du pays. Peu de temps après
Kiên Phuc fut assassiné et remplacé par Ham
Nghi.
Plusieurs empereurs par exemple Ham Nghi, Dui Tân tentèrent
de résister contre les forces d'occupation mais ils furent destitués
et exilés en Algérie ou sur l'île de la Réunion.
D'autres comme Dông Khanh, Khai Dinh et Bao Dai
de nature plus docile eurent un rôle de figurant. Bao Dai fut
le dernier empereur d'Annam. Il abdiqua en faveur d'Hô Chi Minh
à l'issue de la seconde guerre mondiale, le 25 août 1945.
Conclusion
: Pourquoi la colonisation et la chute de la dynastie Nguyên
?
Comme nous l'avons dit, les Nguyên sont issus de la noblesse
et régnèrent en maîtres absolus sur le Vietnam. La tyrannie
des Nguyên provoqua de nombreuses révoltes, comme la célèbre
insurrection des frères Tây Son .
Au Vietnam, le mandat céleste est confié par le ciel au roi
qui a le devoir de servir le peuple et de défendre le territoire contre
les envahisseurs, à vrai dire, c'est le peuple qui souvent intronisait
la dynastie, or les Nguyên ont conquis le pouvoir grâce
à des interventions étrangères : les Siamois dans un
premier temps, puis les Français.
Le code instauré par Gia Long était inspiré directement
du droit médiéval chinois et était bien différent
de celui des Lê. Ces derniers étaient de basse extraction
ce qui explique peut-être que le code Lê donnait plus de
droit au peuple et surtout à la femme vietnamienne. Ceci fut un atout
majeur lors des guerres de résistance contre les puissances étrangères.
La femme était très vindicative à l'image des premières
héroïnes du Vietnam que furent les deux soeurs Trung. La
femme vietnamienne a toujours pris une part active aux conflits jusqu'à
prendre les armes comme lors des deux dernières guerres contre la France
et les États Unis.
Les Nguyên ne pouvaient rien faire face aux attaques des Français,
sans l'appuis du peuple. Malgré leurs murs épais, les citadelles
ne servaient à rien, elles tombaient les unes après autres.
La citadelle de Hanoi, par exemple fut prise en seulement quelques heures.
L'abolition de la monarchie par Hô Chi Minh en 1945 n'a suscité
aucune émotion dans le peuple.